Les difficultés liées à la vie de l’homme dans le contexte du mégapolis moderne, à l’industrie compliquée et aux changements rapides du mode de vie amènent presque chaque personne à éprouver des gênes émotionnelles importantes dans tel ou tel moment de sa vie. Ces gênes émotionnelles sont souvent accompagnées des perturbations des relations avec les autres gens et, par conséquent, des ennuis de l’activité professionnelle et de la santé somatique.
Pourquoi souffre-t-on?
Il arrive que les gens non seulement ne considèrent pas leur culture, leurs mœurs et leurs coutumes comme les meilleurs, mais qu’ils montrent une sorte d’infériorité et révèrent tout ce qui est étranger. Une étude ethnopsychologique a révélé que les Finnois avaient préféré les cultures américaine et danoise à leur propre culture.
Les gens apprennent plusieurs normes et règles de comportement à l’aide du mécanisme d’imitation. Ces normes sont initialement proposées et intégrées dans la collectivité de la façon volontaire et consciente. Les générations suivantes perdent cette idée de la finalité et de l’importance du respect d’une règle concrète, et on ne garde dans sa conscience qu’un algorythme d’actions tandis que la compéhension de la finalité de ce type de comportement recule vers la subconscience. Le niveau de conscience ne garde qu’un rite, une coutume ou une tradition. Voilà pourquoi pas tout le monde connaît vraiment pourquoi il faut toucher du bois, faire le chat entrer le premier dans la maison, habillerune fiancée en robe blanche et en voile.
De cette façon, les coutumes, les traditions et les rites sont objectifs et subjectifs à la fois sinon ils ne seraient pas gardés mais ils disparaîtraient très vite et à jamais. Ils sont figés et fixés dans la conscience et dans la subconscience (voir «structure archétypique de la personnalité» C. Jung).
À notre époque il est d’usage de croire que les rites et les coutumes ne sont que des bêtises et des préjugés. Les autres civilisations avaient un grand avantage devant nous —elles acceptaient au moins l’existence de la sphère psychique (Spirituelle), elles en parlaient et apprenaient à s’en rapprocher à l’aide des rites et des rêves. Au contraire, la plupart des gens contemporains ont refusé le langage de rite, de tradition et de religion ce qui a amené à des conséquences terribles —nous avons oublié de l’existence de ce royaume —le royaume de l’Âme.
«Appuyez sur le bouton pour avoir le résultat!»—on appuie. Mais on n’a pas de résultat. Et voilà déjà la fonction du foie est troublée à cause des effets secondaires des médicaments et des psychotropes…
Que nous en soyons conscients ou non, nos actions sont majoritairement symboliques. Pourtant un acte physique devient un rite sublime seulement dans le cas où le symbolisme est exprimé par une action consciente. Le meilleur rituel —c’est une série d’actes physiques exprimant en termes concis le lien entre l’homme et le monde intérieur de l’inconscient.
Alors, qu’est-ce que c’est que le rituel?
Le rituel (Rituel) —c’est un service ou une cérémonie que l’on fait à des fins et à des objectifs religieux ou thérapeutiques, conscients ou inconscients.
Les actes rituels se basent aux sujets mythiques ou archétypiques, ils expriment leur contenu de la façon symbolique en entraînant entièrement l’homme dans ce processus, lui évoquent un sentiment du sens sublime et, en même temps, se fondent sur les idées correspondant à l’esprit du siècle.
Le rituel c’est un canal psychique qui fait passer la transformation individuelle dans le cas où l’équilibre psychologique de l’individu est menacé par l’impact de la force numineuse subite. Le rituel —c’est une étape structurée du changement (du passage) d’un état / statut de l’individu ou d’un mode de son existence / de son être pour / dans un autre.
- Jung croyait que l’homme exprimait dans un rituel ses contenus psychiques fondamentaux et les plus importants, et faute des rituels correspondants les gens en créaient de la façon spontanée et inconsciente afin de protéger la stabilité de la personnalité d’autant plus que le passage d’un état psychologique dans un autre avait eu lieu. Le rituel seul n’influence pas la transformation, il la comprend juste en lui.
Si nous étudions le rituel du point de vue psychologique, nous pourrons dire qu’un rituel correct c’est une geste symbolique délibérément faite.
Les gens différents utilisent les mots différents pour exprimer ce qui est symbolisé par les actes rituels. La forme suprême du rituel a une particularité suivante: les participants du rituel comprennent qu’ils réalisent une action d’un sens symbolique et ils cherchent délibérément à transformer cette action en un symbole actif et dynamique. Tout leur mouvement devient symbole en mouvement transformant l’énergie du monde intérieur en une forme physique visible.
Le rôle du rituel dans le développement d’une créature est lié à sa capacité de transformer un sentiment symbolique en quelque chose de physique et de concret.
Bien que nous comprenions souvent le sens des symboles à l’aide de notre raison, la compréhension de ce sens devient incroyablement plus profonde et concrète si nous sentons ces symboles par notre corps et nos organes de sens.
Quand nous ne faisons que penser aux symboles ou en parler, nous perdons facilement la sensation de cette qualité qui les accompagne —il n’y a pas de structure perceptible, la psychique n’a pas d’accroches (à propos, quand un enfant demande lui donner une figurine du cabinet, c’est le même mécanisme qui déclenche —d’une façon subconsciente il veut consolider le lien avec le cabinet et le processus qui a lieu au cours de la consultation, autrement dit, sa psychique cherche à «s’accrocher»à une place de support). Pourtant, si nous faisons quelque chose pour exprimer ce symbole —nous impliquons notre corps et nos émotions —alors le symbole devient une réalité vivante pour nous, nous le vivons, il laisse une empreinte indélébile dans notre conscience.
Le rituel —c’est un outil qui nous permet de retrouver la quintessence de l’événement représentée dans la situation extérieure, la quintessence de l’énergie archétypique qui subsiste dans notre for intérieur et qui est appelée par un événement concret —un trigger. Le rituel réduit tellement sa tension que nous avons ainsi la possibilité de la transformer en une action concrète (l’exprimer).
–«Tandis qu’afin de s’approcher de l’inconscient on doit combattre les préjugés culturelles, alors afin de prendre le rituel pour une partie indispensable et très utile de la vie humaine, on doit également rejeter certaines préjugés qui nous sont ancrées. Il y a des gens qui acceptent d’une façon tacite que les rituels ne représentent que les restes du passé superstitieux de l’humanité ou bien les restes des systèmes religieux obsolètes. Les termes du «rituel»et de la «cérémonie»prennent souvent un sens péjoratif d’une«formalité vaine et vide de sens», —(tiré de l’ouvrage de Robert Johnson «Rêves et fantaisies. Analyse et mise en pratique»)
–«Le rituel, dans sa forme réelle, est une des évacuations les plus importantes de nos sentiments de dévotion et d’admiration. Voilà pourquoi partout dans le monde le rituel est involontairement devenu une partie de la vie des humains. Voilà pourquoi les gens modernes, privés de cette possibilité d’accomplir (inact) les rituels signifiants, ont une sensation de vide chronique. Ils n’ont pas de contact avec les grands archétypes nourrissant notre âme qui est la vie.»—(tiré de l’ouvrage de Robert Johnson «Inner Work: Using Dreams and Active Imagination for Personal Growth »)
Carl Jung souligne que «les clans totémiques, les collectivités cultuelles et les confessions religieuses existaient partout depuis la nuit des temps ayant pour leur but incontournable la mise en ordre du monde chaotique des passions». Les rituels et les rites «dont le symbolisme offre une opportunité de l’expression»forment un instrument thérapeutique indispensable de toutes les religions.
«Afin de capter et d’exprimer clairement ce qui demande la parole à un homme contemporain, il faut avoir un symbole religieux,»—dit Jung dans son article «Le présent et le passé» de 1957.
La renaissance de la compréhension de la force du rituel.
Les formes primaires de la continuité de la culture sont toujours liées à un culte. Elles existent pour faire passer quelque chose de sacré et, à ce titre, de précieux pour les membres de la collectivité. Ce sont les rituels. Le rituel réunit les formes du comportement qui sont en effet significatives, symboliques même ayant un caractère utile et pratique en leur essence.
Peu à peu la fonction symbolique et rituelle commence à dominer la base pratique. M. Douglas, anthropologue, définit les rituels comme des types d’actions servant à exprimer la foi ou l’appartenance aux systèmes symboliques concrets. La mission sacrée du rituel —c’est la reproduction constante, une sorte de reconstruction spirituelle spécifique au présent, dans le contexte des événements plus ou moins mythiques et liés aux étapes importantes —aux passages. Vu son caractère symbolique le rituel sert de mécanisme de régulation des liens psychiques entre le monde intérieur et le monde extérieur.
La deuxième forme historique de la continuité de la culture —c’est le rite. Le rite —c’est un rituel désacralisé qui comprend les actes traditionnels accompagnant les moments importants de la vie et de l’activité de l’homme et de la collectivité (les rites liés à la naissance, à la mort, au changement du statut d’un membre de la collectivité, par exemple les rites de passage; les rites familiaux, calendaires etc) ce qui aide à confirmer l’importance des êtats de vie des membres de la collectivité. Le sens religieux du rituel qui est mis à la base du rite, est plutôt perdu, pourtant il survit selon le principe «il a été ainsi depuis la nuit des temps».
Les rites et les rituels aident à faire passer l’expérience des relations religieuses, sociales et claniques. De même que la langue, ils gardent l’unité d’une collectivité humaine —d’un tribu, d’une ethnie, d’une nation.
Le rituel, le rite et la coutume font de plein droit une partie de la tradition comme des moyens habituels de transmettre le patrimoine culturel. L’humanité ne pourrait jamais survivre s’il n’y avait pas de moyens universels de la régulation de la psychique et de la transmission des coutumes culturelles d’une génération à une autre.
Pourquoi inventer l’eau sucrée?
Pourquoi inventer l’eau sucrée? Si bien que nos ancêtres l’ont déjà fait pour nous en pensant à notre avenir —ils nous ont transmis les rites et les rituels efficaces et, ce qui est encore plus important, simples, ces moyens universels de l’hygiène de l’âme qui peuvent être utilisés pour tout problème dans la vie.
Vous êtes les bienvenus!
Votre psychologue Tetyana Ochkur